12/20/2016

Japon 2016 : La politique

En politique, le Japon est catalogué à droite. Cette étiquette est d'habitude associée à l'égoïsme, à l'individualisme, au militarisme, pourtant ces défauts sont aux antipodes de la mentalité japonaise.

De tradition confucianiste, le Japon verse dans le respect de l'autorité. Là encore, on pourrait s'imaginer tout un tas de choses, esclavagisme, servilité, perte d'humanité au travail, mais ces images qui viennent naturellement à l'esprit sont à nuancer.

Il faut savoir que Confucius prônait le respect de l'autorité, mais il disait aussi qu'il fallait désobéir à un monarque qui ne respecterait pas son peuple. Contrairement à l'Europe où le système d'autorité vise à satisfaire les caprices de quelques individus se voulant les chefs, au Japon, j'ai senti une recherche extrêmement forte de l'eunomie.

Qu'est-ce que l'eunomie ? C'est l'ordre bon. Et pour sûr, le Japon est bien organisé. La société japonaise a d'énormes défaut, le plus saillant étant la culture du hara-kiri, celle de la dissimulation des émotions, du contrôle de soi et du suicide, mais sincèrement, les Japonais sont beaucoup trop gentils et intelligents : ils finiront toujours par se remettre en question. Expliquez-leur l'intérêt de l'anarchie, avec des arguments (le pouvoir est maudit, c'est la même chose que la démocratie, meilleurs résultats aux expériences de Kurt LEWIN), et à mon avis, ils comprendront.

La politique reste néanmoins un sujet difficile à aborder, d'autant plus que les Japonais parlent très mal anglais, du coup la barrière de la langue est terrible. En vérité, nous ne savons pas ce que pensent les Japonais dans le domaine de la politique.

Signalons d'importants problèmes en matière de respect des droits de l'Homme. Je cite le Routard :

"Sur fond de tensions territoriales de plus en plus récurrentes avec ses voisins chinois (îles Senkaku) et russe (îles Kouriles), et de revendications nationalistes virulentes (retrait de la base américaine d'Okinawa), le Japon peine à sortir d'une crise politique et économique importante. L'instabilité gouvernementale a une influence certaine sur la question des droits de l'Homme, et pour les ONG le Premier ministre Shinzo Abe a de plus en plus tendance à s'éloigner des standards internationaux dans ce domaine. Particulièrement visée par Amnesty International, la peine de mort, toujours en vigueur sur l'île, où des exécutions ont été appliquées en 2014."

(Je vous avais bien dit que les flics, c'étaient pas des êtres humains. C'est une sale race, et ça copule avec les préfets, les fachos et les avocats !)

"Mais c'est surtout le système de garde à vue interminable dans les affaires pouvant conduire à l'application de la peine capitale qui inquiète le plus les défenseurs des droits de l'Homme. Le daiyo kangoku permet ainsi de conserver pour interrogatoire un détenu pendant plus de 23 jours et facilite ainsi le recours à des aveux obtenus sous la contrainte, voire la torture. Le condamné ayant passé le plus de temps dans un couloir de la mort au monde, Iwao Hakamada (jugé en 1968), a pourtant été libéré en 2014, après plus de 40 ans de détention, son procès initial ayant été jugé inéquitable. Le ministère public a fait appel... Âgé de 90 ans et souffrant de troubles mentaux liés à une détention en grande partie à l'isolement, le vieux monsieur n'en a donc pas fini avec la justice. Une affaire qui ne risque pas, en tout cas, de faire changer la balance, au sein de la population, favorable à 80 % à la peine de mort. Un autre dossier est le traitement réservé aux migrants d'origine coréenne, notamment, qui font régulièrement l'objet d'injures racistes et d'actes de harcèlement. Enfin, le Japon connaît toujours de gros problèmes en matière de mémoire collective, et certains "héros" de la Seconde Guerre mondiale, considérés ailleurs comme des criminels de guerre, y sont toujours glorifiés. Le gouvernement est même suspecté de vouloir revenir sur la reconnaissance et les excuses prononcées par le Japon en 1993, concernant les "femmes de réconfort", des femmes asiatiques, dont de nombreuses Coréennes, Chinoises, Birmanes, ou Japonaises, victimes d'esclavage sexuel durant cette guerre. Shinzo Abe a dû prendre la parole en mars 2014 pour lever ces soupçons. Enfin, les défenseurs de l'environnement ont levé de la voix, en particulier à l'encontre de la décision controversée de remettre en route des réacteurs nucléaires, arrêtés après la catastrophe de Fukushima."

Les Japonais aiment les Français, et je pense sincèrement que si j'avais été coréen, je n'aurais pas été traité de la même manière. Il y a des artistes très nobles qui philosophent contre les discriminations, mais j'ai l'impression que la plupart des Japonais, au pire sont racistes, au mieux, rencontrent énormément de difficultés à s'ouvrir aux étrangers. Ils parlent terriblement mal anglais, et le musicien avec qui j'ai pu avoir un échange fluide dans cette langue m'a expliqué que ça venait du fait qu'il n'avait pas été scolarisé dans une école normale : il a été scolarisé dans un lycée international.

Suite à Fukushima, le gouvernement de Shinzo Abe a concocté une loi liberticide qualifiant de terroristes les opposants au nucléaire, avec une volonté d'ouvrir de nouvelles centrales. De la folie pure. 80 % des Japonais sont contre le nucléaire. Il y a eu des manifestations contre cette loi, avec des personnalités comme l'artiste Hayao Miyazaki. Il y a eu des violations des droits de l'Homme. En France aussi, il y a des violations des droits de l'Homme avec le nucléaire.

Shinzo Abe est un politicien conservateur, un héritier du nazisme. Une des rares choses de bien qu'il ait faites est d'avoir fait une loi contre le harcèlement à l'école.

Mais vous savez ce qui est agréable dans tout cela ? Ben c'est simple. Les Japonais n'aiment pas Shinzo Abe :-p .

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