4/21/2023

Être amoureux donne envie de vivre

Depuis Juliette en 2014, j'ai enfermé mon coeur dans une carapace psychique. Passer de la chaleur solaire au zéro absolu, le choc thermique... Cela m'a traumatisé, j'ai versé le sang et les larmes. Aujourd'hui, la cicatrice s'est refermée avec la dureté de l'acier trempé.

Des fois, je me sens trop mature pour mon âge. Dès 26 ans, je voulais vivre dans une maison autonome, je voulais le raffinement dans la simplicité. Ma mère m'a dit que c'était comme partir en retraite, que c'était un truc de vieux.

Depuis 2014, j'ai été amoureux d'une seule femme : une petite brune timide, en Grèce. Elle était vraiment trop craquante ! Elle me regardait comme jamais une femme ne m'avait regardé. Je pense que c'était le coup de foudre mutuel.

Mais la xénophobie, la répression du nucléaire, et enfin le confinement, tout cela a achevé ma patience, et j'ai été forcé de quitter la Grèce, ce paradis que les gens s'imaginent en enfer, ce film d'horreur aux graphismes de dessin-animé, ce pays magnifique ne se construisant qu'après son sacrifice, tel le phénix renaissant de ces cendres.

Déçu ? Le mot est trop faible. Une énorme arnaque ? En effet. Regrets éternels ? Oui... Pour ma petite brune.

Quatre ans ont passé. Je pense encore à elle.

Mon grand-père paternel avait rencontré ma grand-mère maternelle dans une fête foraine, à Lyon. Mais la guerre est venue, mon grand-père s'est retrouvé emprisonné par les nazis, puis dans une ferme polonaise. Toujours est-il que quand la guerre a été finie, il est revenu à Lyon et a retrouvé cette femme avec laquelle il a eu un coup de foudre, ils se sont mariés et ont fait un enfant.

Peut-être que je ferai ça.

De toute évidence, la répression policière contre mon projet d'énergies renouvelables pas chères a pris une intensité largement supérieure à ce qu'elle était il y a 10 ans de cela, et je me réjouis d'avoir trouvé une caravane ! :-) Reste à réparer cette machine, à l'autonomiser, en allant au plus simple.

Être amoureux donne envie de vivre. Mais dans l'immédiat, le rêve est impossible à réaliser. La police me fout la pression et me force à quitter la France. Quand je serai en Espagne avec ma caravane, je serai mieux accepté qu'en Grèce. C'est toujours le premier contact qui bloque tout. Garder les liens, c'est moins difficile.

Plutôt que de jouer au héros grec, seul contre tous, je crois que la place qui m'est réservée est d'être un génie catalan. Mais la Catalogne a aujourd'hui si peu foi en l'amour... Il faudrait trouver une latina ou Africaine. Mais qui ?

Je ne sais pas où je vais. Mais j'y vais pas à pas. Le chemin catalan est beaucoup plus agréable que celui de la Grèce.

Être amoureux donne de l'espoir, et l'espoir donne envie de vivre. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il me reste peu d'espoir. Je n'arrive plus à avancer dans mes projets. Je me fais toujours écraser par la multitude de gens égoïstes. À vrai dire, ils ont perdu tout espoir depuis bien longtemps. J'espère que c'est eux qui vont disparaître.

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