Freiburg 2013 : Le Fraunhofer ISE

Le Fraunhofer Institut für Solare Energiesysteme (en abrégé Fraunhofer ISE) est un laboratoire de Freiburg.

Quelques informations pertinentes :

• Freiburg comprend 220 000 habitants.
• Le Fraunhofer ISE embauche un millier de travailleurs, c'est selon Wikipédia le plus grand centre de recherche sur la puissance solaire en Europe.

J'ai été embauché par le Fraunhofer Institut ISE. Comme souvent dans la recherche, on balance entre un laboratoire et d'autres, ne serait-ce que lorsqu'on a l'intelligence d'esprit d'établir un partenariat. Pour ma part, j'étais employé par le Fraunhofer ISE, mais je travaillais la majeure partie du temps au FMF, Freiburger MaterialForschungszentrum (littéralement "centre de recherche sur les matériaux de Freiburg").

Nous travaillions sur des panneaux solaires au stade expérimental, des panneaux en molécules organiques. Peut-être que dans la tête des pontes du Fraunhofer ISE, leur idée était d'"écarter" les "nuls" du "vrai" truc qu'est le Fraunhofer ISE, quoiqu'il en soit, au FMF nous avions une bonne autonomie décisionnelle et nous avions largement assez de moyens financiers pour mener à bien nos recherches.

Je vais donc ici parler de ce que j'ai fait au FMF (Faut parler de ce qu'on connait !).

Notre rêve était de mettre au point des panneaux solaires moins chers que ceux qu'on sait faire aujourd'hui, et ainsi, de rendre l'équipement en panneaux solaires accessibles à plus de gens. Diminuer le prix des panneaux solaires, c'est faire de la recherche de façon humaine.

J'étais donc très enthousiaste ! On pouvait développer les renouvelables !

L'équipe dans laquelle j'étais avait un chef, Uli WÜRFEL. Son père a écrit un livre sur la puissance solaire. Il était très humain, il connaissait bien la physique-chimie, il était aussi le seul à avoir un poste fixe.

Un jour quand j'étais arrivé en retard, il m'a dit devant l'ascenseur : "Do you prefer the summer or the winter ?" :-) .

Il connaissait bien le potentiel de notre domaine de recherche. La plupart des chercheurs étaient des jeunes ; des précaires. Tel qui fait un stage, tel qui prépare son mémoire de master, tel qui prépare son doctorat. Pour une raison qui m'échappe, cette équipe n'avait pas l'enthousiasme nécessaire pour chercher avec ardeur et tracer ensemble la route vers la réussite. Par exemple, le standard était un rendement de 3 % alors qu'on savait très bien les faire à 8 %.

Par ailleurs, nous n'étions pas des idiots et beaucoup d'entre-nous avaient un talent. Tel qui a le savoir-faire en négociation politique, tel qui est en train de monter son propre camping-car, telle qui n'a pas peur de faire du travail manuel et participe à une manif'... En fait nous étions des gens brillants.

Nous avions un grand potentiel, malheureusement nous ne l'utilisions pas.

... notre principal frein était la norme. Cet esprit conformiste qui trouve toujours des prétextes pour justifier le présent et ne rien changer.

Et pour taire les doutes, oui, je les aime bien.

J'ai souvent fait mieux.

Pause dans la cuisine.