L'économie japonaise n'a absolument rien à voir avec l'économie française. On parle parfois de "miracle japonais" concernant la remontée spectaculaire du Japon suite à sa défaite de 1945, mais il n'y a en réalité rien de surnaturel : les Japonais ont fait énormément d'efforts, et les efforts ont payé.
Le Japon est un pays riche. À Kyoto, tous les apparts ont une pompe à chaleur, et un truc comme ça, ça coûte 15 000 balles. La notion de l'argent n'est clairement pas la même. Au festival d'Aurillac, tandis que les nombreux clodos et punks à chiens peinaient à avoir une pièce de 2 €, les artistes japonais suggéraient qu'on leur donne de l'argent en montrant deux billets de 10 000 yens, ce qui faisait bien 200 € juste pour inciter les gens à mettre une petite pièce, que dis-je, un gros billet dans le chapeau. Ce décalage vient du fait que les Japonais sont à la fois très riches et très généreux.
Les billets se donnent à deux mains, en faisant une courbette. Ceci vient du fait que chez les Japonais, l'argent est vénérable. Le mot pour dire argent signifie en fait vénérable argent, une composante signifiant vénérable, l'autre signifiant argent. De cette conception, les Japonais réfléchissent avant d'acheter quelque chose. Contrairement aux États-Uniens, les Japonais ne vont pas flamber l'argent dans une grosse bagnole, dans un gros hamburger, dans un gros soda. Ils préfèrent miser sur la qualité, et ils connaissent la valeur des choses.
Les Japonais font beaucoup de cadeaux. Le produit payant est très élevé, mais il faut reconnaître que le produit gratuit est beaucoup plus élevé qu'en France. À côté, les Français sont des égoïstes ingrats et malpolis qui ne rendent pas les cadeaux, délaissent de plus en plus les anniversaires et offrent des trucs de merde à Noël, pour les revendre dès le lendemain. Si vous allez au Japon, je vous en prie, offrez des spécialités de la cuisine française, à n'importe qui, ça lui fera plaisir.
Au Japon, je n'ai vu aucun clochard. Déjà parce que ce mode de vie est très mal vu, mais aussi parce que la solidarité familiale est beaucoup plus forte. Ils sont aussi tellement solidaires avec les inconnus ! À Tokyo, j'ai demandé mon chemin à un inconnu. Il ne parlait pas anglais, mais il m'a rattrapé, il est passé chez lui imprimer la carte pour aller à l'hôtel, il m'a passé sa soeur anglophone au téléphone, et au final, j'ai réussi à trouver mon hôtel.
Le taux de chômage est en dessous des 5 %. Pourquoi ? Parce que les employeurs sont positifs et veulent embaucher. Pour eux, il y a toujours du pain sur la planche. Des travaux sur la route ? On embauche des gens pour signaler l'autorisation de passage avec des bâtons lumineux. Un truc qui traîne par-terre ? On embauche des gens pour ramasser, ça doit briller !
Les Japonais travaillent beaucoup, vite et bien. Ceci vient de leur concentration. La pratique du zen, le fait de ne penser à rien, les aide à être concentrés. Ils se concentrent sur une seule chose à la fois. Pas de zapping.
Pour revenir à l'économie, il faut savoir que Japonais travaillent en moyenne 40 heures par semaine, mais souvent plus de 50 heures. Certaines sources affirment qu'ils ne comptent pas leurs heures. Le temps libre, c'est les jours fériés plus 20 jours maximum de congés payés annuels, en sachant que c'est mal vu de les prendre. Les syndicats sont presque interdits, et ceux qui veulent faire grève vont quand même au travail, ils signalent leur mécontentement en portant un brassard. On le comprendra, le travail au Japon c'est de l'esclavage, mais ce qui me tue dans leur façon de voir les choses, c'est que j'ai l'impression que ça leur convient très bien ! Je pense que c'est la culture du riz, qu'ont aussi les Chinois (mais que n'ont pas les Africains), à savoir : on travaille la terre, il y a 4 récoltes par an, on travaille dur, mais on récolte gros !
Le Japon est déjà suffisamment développé au niveau matériel. Je pense que les Japonais gagneraient à concentrer leurs efforts sur des activités prises sur un temps libre élargi.
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Rappelez-vous : on a le droit de dire des conneries, mais au bout d'un moment, il faut se rendre compte que c'est des conneries et arrêter de les dire.