7/21/2017

Rétrospective sur l'école

C'est encore un peu frais. Je suis encore trop jeune pour raconter cela en détail...

Mais après 23 années d'écoles récompensées par un master en énergie solaire, il est naturel de faire le point.

L'école primaire n'était pas si mal. C'était l'école en campagne, à une époque où Internet et les téléphones portables n'existaient pas. C'était un contexte calme, propice au développement. Entre enfants, on jouait à des jeux : le papa et la maman, cache-cache, loup, loup touche-touche, balle au prisonnier, Megadrive, Game Boy... En fin d'année, on faisait un voyage scolaire, on découvrait plein de trucs. Il y avait aussi une kermesse : les enfants devaient jouer une pièce de théâtre en récitant un texte, puis c'étaient les chamboules-tout, pêches aux cadeaux dans le sable et autres animations de foire.
Le collège était beaucoup plus ennuyeux. Activité avec les camarades : parler. Qu'est-ce que je me faisais chier ! On n'aurait plus le droit de jouer ? En plus parler, ça voulait dire recevoir des insultes... Les élèves du collège sont les gens les plus méchants que j'aie jamais vus. Leur intolérance est intolérable.
Mais le deuxième collège était plus cool. On faisait des conneries, mais c'était pour s'amuser ! Entre garçons, on formait une bande très unie. Il y a eu la période des sarbacanes (splash ! dans le bol de chocolat), les mecs qui te prennent par derrière et qui simulent une sodomie (Goliath a battu David, il m'a agressé, une gauche dans la gueule, direct à l'hosto), et puis aussi les fingers dans le même style... Personne n'osait faire des fingers aux filles, mais on sait bien que quand elles sont entre filles elles font des trucs de lesbiennes :-p .
Je garde un mauvais souvenir du lycée. On ne pouvait ni être sérieux, ni faire des conneries ! C'étaient les sous-merdes, les petites bourgeoises, qui font semblant de t'apprécier, puis qui disent dans ton dos qu'elles te détestent. Une hypocrisie à vomir, une violence froide qui malheureusement constituera l'essentiel de mes relations avec les monstres que sont les femmes françaises.
La liberté étudiante me manquera. La classe prépa maths était un milieu fermé, pas si difficile que ça... Ma formation en raison mathématique a été excellente à ce moment-là, et alors qu'aujourd'hui je recherche l'humain en jouant le gros hippie, je garde une fascination pour cette période, cette perfection de logique et de vérité.
La fac de physique, c'était la pire formation. Tout le monde sait que les physiciens sont nuls en pratique ; mais pour avoir fait prépa maths, j'ai vu aussi qu'ils étaient nuls en théorie. Et en fait, ils sont juste méchants. Ils portent en eux l'héritage de la bombe nucléaire, et ils sont partis dans des systèmes de dictature et de contrôle.
Et ben ma foi, j'ai bien aimé ma dernière année en énergie solaire. Soi-disant qu'on était statistiquement obligé de réussir, la charge de travail avec les projets a mis la barre très haut, j'ai appris de nombreuses choses y-compris sur le photovoltaïque, dont le principe était plus complexe que je ne le pensais. En ce moment je pense à la maison termitière, charmante et imaginaire. Cette année d'enseignement aura été faite avec une approche d'ingénieur, beaucoup plus pragmatique que la fac de physique. Contrairement à la fac de physique, le master en énergie solaire était axé sur ce qui était utile.

Si c'était à refaire, je ferais DUT chimie, ou énergies renouvelables. Formation en 2 ans, axée sur la pratique et appuyée par la théorie, le DUT est une formation efficace qui donne du boulot.

L'université mérite un article à part. Je me suis senti humilié de voir que ce système avait un si bas niveau de pédagogie (voire de connaissance !), et en même temps de voir qu'il était si réputé. L'université est sclérosée, et quand on est dans un système sclérosé, il faut le quitter pour en créer un autre, qui soit meilleur.

J'ai eu mon master en énergie solaire, mais au prix de 5 années de redoublement et de soucis personnels que personne ne devrait jamais avoir.

Pourquoi ai-je réussi ?

Ma grand-mère maternelle était forte à l'école. Elle vivait dans la campagne vers Bordeaux. Les gens autour d'elle parlaient patois, ne savaient pas lire. Elle, elle avait la chance de pouvoir apprendre à lire, d'apprendre le français, de réussir. On l'a forcée à quitter l'école à l'âge de 10 ans pour aller se faire exploiter dans les vignes.
Mais elle a poussé ses enfants à travailler à l'école, pour avoir un meilleur métier. L'aînée a réussi à décrocher sa place en école de sage-femme, échappant au 0/20 en maths au bac en dessinant des petites fleurs. La benjamine a réussi, à force de bourlinguer de ville étudiante en ville étudiante, à décrocher une licence en histoire de l'art. Elle travaillera dans l'administration. Le cadet passait tout son temps à aller à la pêche avec des copains, mais sa mère lui a botté le cul et il a réussi à avoir un BEP jardinage. Voilà comment les choses se passent dans la famille : on s'en sort par la force du poignet.

Mais quand vous combinez la paresse des élèves avec le laxisme des enseignants, vous obtenez le monstre qu'est devenue l'éducation nationale aujourd'hui.
Les professeurs sont des couilles molles qui courbent l'échine face à l'administration, alors que la nature des choses est telle que les professeurs, détenteurs du savoir, sont encore plus puissants que les bourgeois. Le savoir, c'est le pouvoir. La puissance, c'est la science. Le savoir est plus fort que l'argent.
Les élèves sont des petits cons qui n'ont aucun respect pour les anciens. Aujourd'hui les parents cautionnent leur ignorance et voudraient les voir obtenir un diplôme sans travailler. Les parents qui font cela sont des connards, des êtres inférieurs et des sous-merdes.

En Afrique il y a beaucoup d'enfants qui rêveraient d'aller à l'école ! D'avoir une éducation, de faire un métier qui leur plaise, pour aider les gens. Qui aimeraient devenir ingénieur, pour développer leur pays, ou médecin, pour sauver des vies. Malheureusement, ils ne peuvent pas aller à l'école et sont contraints à se faire exploiter dans les mines, ou sur le champ de bataille, chair à patron ou chair à canon. Je suis outré de voir que des gens rêvent de faire un beau métier mais ne peuvent pas, et que d'autres peuvent faire un beau métier mais ne rêvent pas. Vive les vocations !

Il est vrai que j'ai toujours eu un rapport ambigü avec l'école. Je voulais apprendre des choses, je faisais le travail à faire, mais l'incompréhension avec certains enseignants était telle que très vite j'ai développé le sentiment d'être exclu. Certains disent que je suis trop intelligent...
J'étais genre, le deuxième de la classe, l'outsider. À l'université, je ne convoitais pas le statut de 1er de la classe. À l'université, je convoitais le statut du professeur.

Les étudiants qui ont joué l'air de la révolte en mai 1968 étaient bien une élite, mais leur inspiration chaotique, niant la morale et la vérité, a mené l'éducation nationale au laxisme et la France toute entière dans un état de chute libre. Je pense qu'un bon enseignement doit toucher le plus de gens possible. Je ne me fais pas de soucis pour les élites, elles savent garder le niveau avec leurs discussions intellectuelles si intéressantes.

Quelque part, ni les pédagogies de gauche ni les pédagogies de droite ne me satisfont. Je dois fonder ma propre école ! Je rêve de créer une école en Inde, que les gens de toutes classes sociales viennent et s'intéressent à mes théories, qu'ils ajouteront sans complexes à leur catalogue de philosophies. En Inde, guru signifie professeur.
Mon école pédagogique, l'éclectisme fondamental, insiste sur la qualité des fondements. Dès le plus jeune âge, il faut donner de bonnes bases partout, pour un développement équilibré.

Si je n'avais pas eu cette chance... Ç'aurait été l'usine, le travail à la chaîne, comme mon grand-père maternel. Dans la famille, nous avons le bon sens de comprendre que l'école est une chance, car elle nous offre une éducation et un métier qui nous plaît. Il faut travailler à l'école pour ne pas avoir à faire un travail bien pire plus tard.

J'aime l'école, car elle m'a sauvé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Rappelez-vous : on a le droit de dire des conneries, mais au bout d'un moment, il faut se rendre compte que c'est des conneries et arrêter de les dire.