Selon le guide du Routard, la Grèce a le coeur à gauche. C'est chose confirmée quand on sait que l'union Syriza, l'équivalent du Front de Gauche, a gagné les élections en janvier 2015.
La Grèce subit de plein fouet la crise économique. Dans l'objectif de payer la dette de l'État, les services publics comme la santé, l'éducation, sont sacrifiés... La tuberculose, maladie que l'on croyait disparue, est réapparue suite aux "coupes" (supressions budgétaires) que l'État a fait à la santé.
En situation de crise, les Grecs sont tentés de voter pour les extrêmes. La parti nazi Aubé Dorée progresse, la formation Syriza progresse, tandis que les équivalents du PS (parti social-traître) et du PCF (parti stalinien) chutent.
Cela nous mène à la venue au pouvoir de Syriza en janvier 2015. Pour ma part, je suis en désaccord avec la volonté d'Alexis TSIPRAS, le chef de Syriza, élu premier ministre, de négocier la dette de l'État avec l'Union Européenne.
La Grèce doit-elle payer la dette de l'État ? Suivant un point de vue impératif catégorique, oui, car une dette doit être remboursée. Suivant un point de vue conséquentiste, non, car cela rendra le peuple plus pauvre et n'enrichira qu'une minorité de riches banquiers. Dans cette problématique morale, j'opte pour la vision conséquentiste et estime que la Grèce ne doit pas payer la dette.
À l'intérieur de Syriza aussi ça gueule contre Tsipras... Des dissidents ont formé le parti Laiki Enotita (Union Populaire).
Alexis TSIPRAS avait soumis à un référendum un plan économique. Le peuple grec, voyant là un nouveau plan d'austérité, a voté non. L'austérité, en politique ça veut dire "privations".
Alexis TSIPRAS, n'ayant pas obtenu ce qu'il voulait, a démissionné. Pour une raison que j'ignore, il s'est représenté ; est-ce que l'un de vous sait pourquoi ?
Ce qui est sûr, c'est que je suis arrivé en Grèce en pleine période électorale, que le scrutin avait lieu le dimanche 20 septembre et que Syriza et Tsipras ont obtenu l'assemblée et le poste de premier ministre qui étaient en jeu. La participation a été de 50 %.
À Santorin, un travailleur dans un studio tatoo m'a dit qu'avec la crise économique, les gens devenaient fous et étaient tentés de voter pour les nazis d'Aube Dorée. Il a dit qu'Aube Dorée pourrait gagner une prochaine élection.
Lui et une femme discutaient la veille de l'élection pour qui ils allaient voter. Constatant que les politiciens ne font jamais ce qu'ils ont dit, ils ne savaient pas encore...
À Athènes dans le tramway, un magistrat m'a expliqué que Syriza n'était pas tant à gauche, que c'était juste à gauche. Quant à la formation trotskyste Antarsia, il la disait comme étant "far left" (gauche lointaine). Les trotskystes, ce sont des communistes qui s'opposent aux dictatures héritées du régime stalinien. Antarsia a fait un score très faible...
Le 18 septembre, dans le bateau pour Santorin, j'ai regardé la télé (une chaîne s'appelant ANT 1). Il y avait les publicités pour les partis candidats. Naturellement c'était en grec donc je ne comprenais rien. J'ai cru remarquer sur cette chaîne des vidéos satiriques (car voix fausses et rigolotes), qui se moquaient de tout le monde, sauf d'Alexis TSIPRA. Certaines personnes se rangent toujours du côté des plus forts, même si ce ne sont pas les meilleurs...
Affiche pour le discours de Tsipras à la place Syndagma.
Banderole pour Syriza.
Affiche du KKE, le parti stalinien.
Une affiche d'Antarsia, parti trotskyste.