8/21/2016

Le festival des arts de rue d'Aurillac

"T'es un putain de pacifiste de mort, mais je t'apprécie."

Un mec que je ne connaissais pas, et qui visiblement me connaissait un peu.

Le festival d'Aurillac est une douce folie. C'est une rencontre d'artistes et de gens plus ou moins marginaux, où on cherche avant tout à s'amuser.
J'y suis allé pour la première fois lors de cette édition 2016 et j'en retire une expérience riche et agréable. Il y a des spectacles payants en périphérie, mais pour ma part je suis resté dans le centre-ville où j'ai pu arpenter les rues, m'arrêter, regarder un spectacle, donner des sous à l'artiste si ça me plaît.
Il y avait une effervescence monstrueuse. Un bouche-à-oreille colossal, les smartphones tombent et les gens se parlent. L'ambiance était très humaine.

Au niveau des spectacles, il y a eu une pièce de théâtre à une seule personne endossant de façon impressionnante plusieurs rôles très différents, des chansons sans aucun sens mais avec plein de jeux de mots, un clown ventriloque, des marionnettes à l'ancienne, un type qui nous raconte l'histoire d'Aurillac le long d'une promenade avec des déformations loufoques genre de l'aligot et de la truffade qui jaillit des volcans, des acrobates nous offrant en duo un spectacle très mécanique basé sur un cerceau de métal, un appareil photo ancien à pose de dix minutes, une machine à écrire, un quizz musical avec des buzzers.
Au niveau des restaurants, il y avait de l'aligot, de la truffade, de la saucisse, de la bière artisanale super douce, des nems et samoussas végétariens, bio et maison, du kurtosh. J'avais acheté tellement de barquettes d'aligot qu'à un moment, la barquette ils me l'ont offerte.
Au niveau des graffitis, y en avait partout. J'en ai rajouté un bon paquet, avec un style que certains reconnaissent. Je privilégiais le classique "Faites l'amour, pas la guerre.". En bonus, des autocollants SARCE, avec le symbole du système électrique idéal, une électricité propre, renouvelable, suffisante et pas chère. Ce sera cool le jour où des gens le tagueront sur les murs.

Un mec a trouvé le moyen de se mettre à poil à côté d'un bar. Je rêve où c'est toujours les mecs qui commencent à faire ça ? Mais ça c'est pas grave, ce qui est grave c'est les casseurs qui ont foutu le feu.
C'étaient des gros cons. Ils ont mis le feu place des Carmes, ils ont fait une barricade avec des grillages, ils ont renversé les poubelles par-terre. C'est eux qui avaient commencé, j'allais pas me mettre de leur côté, ni de celui des flics non plus, faut pas déconner. J'ai crié : "FAITES L'AMOUR, PAS LA GUERRE !". Je leur ai dit d'arrêter leurs conneries. La suite j'en sais rien, j'avais envie de m'amuser et je suis parti, c'est marrant juste à-côté de tout ça y avait un Bar de la Paix.
Tandis que des jeunes femmes proposaient des free hugs, un mec proposait des free cunis. Pour ma part j'ai expérimenté une nouvelle technique de drague avec une approche mythologique, l'histoire de création du monde shintoïste avec les dieux Izanami et Izanagi, la vraie, pas celle qu'on raconte aux enfants.

Le festival est ouvert à tous. Cette année l'affiche montrait un homme en costard agréablement étonné avec un ballot de poireaux, fidèle à la volonté des organisateurs de briser les barrières sociales. Je ne sais pas ce qu'ils en pensent, mais je veux que les classes sociales disparaissent.

7 commentaires:

  1. Je n'ai pas vraiment compris ta nouvelle technique de drague, tu peux détailler? Cdt

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    1. J'ai toujours dit qu'il fallait pas laisser les enfants traîner sur Internet :-) .

      Je vais simplement te citer le texte qui vient du livre L'Art d'Aimer au Japon.

      "Cette continuité historique fut servie par celle d'un culte, le Shinto. Fondé sur une relation intime de l'homme avec la Nature, il confère à l'érotisme japonais sa force singulière. On en trouve déjà l'expression dans la légende de la création du monde. La superbe lance qui pénètre le cloaque d'où, sous la forme d'une éclaboussure, surgit la première île, constitue déjà un symbole parfaitement clair : celui du coït originel. Ayant fiché dans le ventre de la Terre le pénis géant qu'ils ont reçu de leurs célestes ancêtres, Izanagi et Izanami s'en servent pour descendre ici-bas. L'arme est devenue arbre de vie et les voici qui, chacun dans un sens, s'amusent à tourner autour du formidable sexe. S'étant rejoints, au terme de leur course, ils imiteront, Izanagi la lance, Izanami la glèbe ouverte par l'épieu magique, en faisant l'amour ensemble afin d'engendrer pour commencer, d'autres îles. Mais lorsque, après maintes grossesses, Izanami accouchera du dieu du feu, elle mourra, le sexe brûlé par son dernier enfant."

      Et naturellement beaucoup d'improvisation.

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  2. Sympa! Ca a l'air pas mal!

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  3. A savoir que le mythe continue et que la suite, quand Izanagi descend aux enfers, n'en est pas moins passionnante!( type Orphée et Eurydice, mais en plus japonais, donc un peu moins doux)

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  4. Izanagi se lamentait sur la mort d'Izanami et il entreprit un voyage à Yomi (la terre de la mort). Il chercha Izanami et la trouva rapidement. Izanagi ne pouvait pas la voir car les ombres la cachaient bien. Néanmoins, il lui demanda de revenir avec lui. Izanami l'informa qu'il était trop tard. Elle avait déjà mangé la nourriture de Yomi et appartenait maintenant à la terre de la mort. Elle ne pouvait pas revenir à la vie.

    Izanagi fut scandalisé et refusa d'accéder à son souhait d'être laissée dans les bras de la sombre Yomi. Pendant qu'Izanami dormait, il prit le peigne qui retenait sa chevelure et l'alluma comme une torche. Sous la soudaine lumière, il vit l'horrible forme prise par sa belle et gracieuse Izanami. Son corps n'était plus que chair avariée où couraient des asticots et autres créatures répugnantes.

    Poussant un cri, Izanagi ne put contenir sa peur et s'enfuit, ne songeant qu'à revenir dans le monde des vivants en abandonnant sa femme morte. Izanami se réveilla en hurlant, indignée, et se mit à le poursuivre. Sur son ordre, de sauvages shikome (醜女?, des femmes répugnantes) le prirent en chasse pour le ramener.

    Izanagi sortit précipitamment et poussa rapidement un rocher à l'entrée de la caverne qui était l'entrée de Yomi. Ce rocher était Chigaeshi no ōkami, aussi connu sous le nom de Yomido ni sayarimasu ōkami1, il est l'un des rares kami à porter le titre ōkami, grande déité. Izanami poussa des cris perçants derrière cette barrière infranchissable et lui dit que s'il la laissait, elle détruirait mille êtres vivants par jour. Il répondit furieux qu'il donnerait la vie à mille cinq cents.

    Selon Nihongi, alors qu'il quittait les lieux, une mystérieuse déesse nommée Kukurihime approcha Izanagi et lui dit quelque chose qui poussa Izanagi à louer Kukurihime. Si les paroles de Kukurihime ne furent pas compilées (ou plus probablement, effacées pour des raisons mystérieuses) dans Nihon Shoki, et si Kukurihime n'apparaît nulle part ailleurs, elle bénéficie en revanche d'une extrême popularité dans les temps anciens, pour une déité mineure. Kukurihime est également nommée Shirayama-hime, elle est la déesse principale du réseau de sanctuaire Shirayama Hime-jinja (dont le principal à Hakusan), comptant environ 3 000 sites[réf. souhaitée] répartis un peu partout au Japon2.

    Pendant l'époque Jōmon, la peur que les Japonais avaient de la mort était telle qu'ils attachaient les cadavres dans une position accroupie, avec une corde tressée, puis posait une grosse pierre par-dessus. L'on est tenté d'en déduire que Kukurihime no kami et Chigaeshi no ōkami étaient les deux déités anti-zombies du Shintō ancien. Quoi qu'il en soit, le mythe de la fuite de Yomi est lié intimement à la réalité historique des pratiques funéraires d'un Japon archaïque superposé aux temps mythiques

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Izanami

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  5. Mais bon, tout de suite, c'est moins sexy pour draguer :D

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Rappelez-vous : on a le droit de dire des conneries, mais au bout d'un moment, il faut se rendre compte que c'est des conneries et arrêter de les dire.