10/08/2014

Élégie sociale

Depuis le mois de juin, je vis cette situation infernale :
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Je parlais avec un quadragénaire de l'évolution de la société dans laquelle je suis. Il a dit qu'aujourd'hui, on consomme une relation comme on consommerait quelque chose qu'on achète dans un supermarché. J'ai rétorqué : "Ils aiment pas leurs amis, ils aiment pas leur famille, ils aiment pas leur partenaire, mais qu'est-ce qu'ils aiment, au juste ?".

Pendant des années j'ai vécu les mélancolies téléphoniques. Le téléphone portable est fait pour être tout le temps disponible, théoriquement une personne devrait répondre 100 % du temps, en pratique on devrait arriver à 80 %. Hélas, le taux de réponse est en réalité beaucoup plus bas, et je peux sentir le souffle glacé du silence, trahi non pas par "les bourgeois" ou je ne sais quel bouc émissaire bien pratique, mais par les gens en général.

J'ai détruit mon téléphone portable, ou plutôt la carte SIM. À quoi bon ? Si c'est pour être malheureux parce que presque personne ne me répond ? Mais l'Enfer ne se quitte pas si facilement, il m'a bien fait comprendre que je n'étais pas adapté au système comme ça et que je devais revenir dans ses formalismes froids, faux et antisociaux si je voulais avoir une chance de ne pas mourir de froid cet hiver.

J'ai juste besoin qu'on m'aime...

Je suis désolé, mais là je ne vois que les ténèbres... et la mort.

1 commentaire:

  1. Scarification

    J'ai pensé à faire une connerie. Le genre de connerie un peu géniale, quand même. Je viendrais dans un lieu usuel où il y a des copains, je serais assis sur une chaise. Sous un coup de déprime, je sortirais doucement un couteau de ma poche et m'entaillerais sauvagement la cuisse droite. Le hurlement serait terrible, sans doute. Mais je m'efforcerais de tenir la douleur et d'approcher la pointe de mon abdomen. Le sang pisserait, on m'amènerait à l'hôpital. Je pense pas que j'en crèverais, les infirmières sauraient arranger ça. Après coup, je dirais à mes copains que j'avais fait ça pour qu'on s'intéresse à moi. La cicatrice sur mon corps serait profonde, mais elle le serait aussi dans l'esprit des copains surpris par mon acte. Je pourrais encore faire usage de ma jambe, quoique la douleur resurgirait par instants.

    Mais... ce serait trop beau. La lame n'est pas stérile, si la plaie s'infecte et que ma jambe pourrit, il ne resterait plus qu'à l'amputer. J'irais sur un fauteuil roulant sur une place de Clermont-Ferrand, et un enfant me demanderait "Pourquoi t'as perdu ta jambe ?".

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Rappelez-vous : on a le droit de dire des conneries, mais au bout d'un moment, il faut se rendre compte que c'est des conneries et arrêter de les dire.