5/18/2013

Le sanguin, la victime, l'angélique


Super la joie hier.

Je devais me rendre à l'hôtel... J'ai pris toutes mes affaires -_- .

En fait aller de logement instable à logement instable, c'est pas si dur.

Ce qui est dur, c'est...

LA VALISE DE TRENTE KILOS.

L'hôtel était... hrmm. Il était loin de là d'où je venais.

J'ai pris le tramway en personne (mieux) informée...

Il restait à peine 1 kilomètre jusqu'à l'hôtel.

Autant d'habitude, les randonnées et faire la bête de somme sur plusieurs kilomètres en une journée, ça va, je tiens le coup.

Mais là...

Youpie ! Non seulement 1 roue sur 2 de la valise était cassée (ça je le savais déjà), mais en plus c'est le fond même de la valise qui s'écorche en laissant place à un magnifique trou !
Ai dû enlever les poids d'haltère à la con favorisant la dégradation pour les mettre dans mon sac à vêtements... qui est passé de plutôt léger à pesant.

Inventaire :

- la valise rouge de 30 kg (il faut l'aimer...) ;
- le sac à guitare avec des trucs bonus (pas trop lourd) ;
- le sac de courses avec vêtements, trousse de toilette, entre autres ;
- le sac à dos de gros escargot, même qu'il est passé de gris à rosâtre depuis que je l'ai, je sais pas si c'est l'eau ou la lumière.

Autant en Islande dans la cambrousse, je faisais une pause toutes les 30 minutes, là c'était plutôt une pause toutes les 30 secondes.

Pour porter la valise rouge... pour pas qu'elle se détériore plus...

J'demande à l'aide. Une grande femme se propose de m'aider, je lui explique les détails, elle voit que c'est plus difficile qu'il n'y parait... Elle prend le sac à vêtements, elle dit que c'est trop lourd, elle le prend quand même, puis avec la sacoche à guitare.

Passe un gars en vélo. Beaucoup plus musclé... On met la valise sur le vélo, on traverse le pont, le gars me dit "You don't speak German ! You don't speak English !", merci, j'ai très bien compris ce que t'as dit, et puis d'abord roof ça veut dire toit, et pas sol.

Putain, qu'est-ce qu'il était chiant... T'en as, quand il veulent t'aider, c'est des vrais boulets...

La jeune femme fait son petit bonhomme de chemin, avec plusieurs mètres d'avance, tandis que je m'échinais à comprendre ce que criait le gars, entre les "change de sens" et les "sous", bonjour la perte dans les détails techniques...

Au bout d'un moment j'en ai marre. Je crie au mec "Let me go !", ce qui signifiait "Laisse-moi !".
Il est parti en râlant, je lui ai dit merci ("Dankeschön !"), la jeune femme l'a remercié et a présenté des excuses ("Entschuldigung.").

J'ai porté la valise avec mes bras, avec plusieurs pauses... Je m'en foutais d'arriver en retard à l'hôtel, la réalité est pas si stricte.

Arrivé, je revois la jeune femme qui avait porté mes autres affaires...

Elle me dit que je peux faire rouler la valise. De toute façon elle est cassée. Elle me dit de la faire rouler lentement...

Idée géniale. En la faisant rouler lentement, une roue roulera, l'autre côté frottera, mais se détériorera très peu. Et puis, si je décide de la faire rouler lentement, ça me force à être patient.

Elle me dit (je traduis) : "Ici tu es en Allemagne, les gens sont beaucoup plus relax.".

Elle parlait un peu français. Je lui dis "Merci beaucoup.", elle me dit "Salut !" avec un petit coucou de la main, puis on se sépare.

L'hôtel. Une vraie merde. Un ascenseur qui m'a à peine aidé (comment ils font, les handicapés ?), un prix un peu plus haut que ce que j'avais prévu, ni convivialité ni tranquillité.

J'essaye leur wifi. Faut un code.
Ah.
Ils m'ont rien dit à la réception, sur le wifi.

C'est la deuxième fois que cet hôtel m'enfonce dans la merde. La première j'ai dormi dehors...

J'avoue que je sais pas ce qui m'a pris, de prendre cette valise.

A l'hôtel, je les ai pourri. Avec tant de misères j'avais envie de déverser ma frustration sur quelqu'un.
J'ai mini-vandalisé les pots de fleurs à la rose sur leurs tables à la con. Une rose sur la table, une autre aussi, là non... J'en ai rajouté une couche en versant l'eau d'un pot sur la table.

Ce matin, j'appelle des gens qui pourraient m'aider, pô de réponse, j'avais un rendez-vous paperasse assez important (voire très), je vais à pied jusqu'à la station de tram.

Joyeux ! Voilà donc un bout de métal qui sort de la carcasse de ma valise, comme une arête, et ça raye le sol ! J'ai touché, merde, ça brule.

Un demi-litre d'eau pour limiter la cuisson...

Là ça va déjà mieux. C'est ça qu'est bien avec ce genre de trucs qui fait mal, au bout d'un moment, ça passe... :-)

J'ai loupé mon rendez-vous, mais au moins j'ai trouvé une solution pour stocker ma valise au bord de la mort.

J'avais besoin d'amener cette valise dans cette ville, maintenant je vais la laisser en sécurité.

J'espère que je vais pas passer 4 mois dans cette précarité.

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Rappelez-vous : on a le droit de dire des conneries, mais au bout d'un moment, il faut se rendre compte que c'est des conneries et arrêter de les dire.